Identité humaine et philosophie éthique

Philosophie éthique et identité humaine

Ce premier volet nous met en contact avec les systèmes de pensées qui ont présidé à la création des cultures martiales tant de la tradition orientale qu’occidentale.

Toutes ces philosophies, ainsi que les cultures qui en découlent, ont véhiculé des conceptions riches et complexes de l’homme et de ses besoins profonds, de la vie et de la mort, de la liberté et de l’engagement pour le bien commun.

Cette philosophie éthique tend donc vers une approche globale de l’identité humaine.

Connaissance de soi

La pratique de l’art martial demande une grande connaissance de soi.

Les approches orientale et grecque de l’Homme nous apportent une vision globale de notre constitution, de nos potentialités et de nos limites.  Elles nous permettent toutes deux de découvrir nos outils : notre corps, notre psychisme, notre esprit et quels sont les mouvements qui les animent.

La plupart des traditions martiales ont développé des approches qui prennent en compte la destinée humaine, notre place dans ce monde, le fruit de nos actions tant positives que négatives ainsi qu’une conception de la vie et de la mort.

Les trois concepts de Karma, Dharma et réincarnation sont l’une des expressions de ce mode de pensée.  Ils sont intimement liés à la voie du Karma Yoga, le yoga de l’action intelligente qui permet de concevoir la voie martiale comme un combat contre soi-même.

Dialogue intérieur

La voie martiale est une voie de réalisation qui peut conduire au Bonheur.  Mais quelle est la nature du Bonheur ?  Est-il lié aux conditions de notre existence ?  Y parvient-on par la possession et l’attachement à la matérialité ?  La douleur rend-t-elle le bonheur impossible ?  Toutes ces questions sont fondamentales pour un pratiquant d’art martiaux car le bonheur est non seulement le résultat mais également la condition d’une pratique harmonieuse.  Socrate développera l’approche du dialogue avec soi-même ( dialogue intérieur ) pour parvenir à un Bonheur durable, tandis que le Bouddhisme nous parlera de la souffrance comme un vecteur de conscience et une source de sérénité.

Platon et la liberté

À l’aide du mythe de la caverne, Platon interroge la notion de liberté.

Sommes-nous libres ?  Quels sont nos conditionnements ?  Comment les dépasser pour pouvoir agir avec Beauté, Justice, Bonté et Vérité ?  Quelle est la véritable liberté selon Platon ?

Autant de questions auquel l’artiste martial sera confronté tout au long de sa pratique.  Platon dessine un chemin vers la liberté philosophique et nous invite à ne pas l’oublier…

Voie ésotérique

Tout art martial est lié à un ésotérisme, c’est-à-dire à une pratique intérieure très exigeante et réservée au petit nombre.  Il est donc important de comprendre en quoi consiste la voie ésotérique et sa relation avec notre pratique.  “La voix du silence”, un ancien texte tibétain rapporté d’orient par Helena Petrovna Blavatsky (voie théosophique) nous permettra d’entrer en contact avec ce type de démarche et de pouvoir le mettre en perspective avec notre pratique martiale.

Esprit chevaleresque

Tant le Chevalier que le Samouraï sont liés à une certaine Philosophie, sont des hommes cultivés et participent à la société dans laquelle ils vivent.  Par là, ils expriment et développent leur humanité.  Nous proposons également ce type de démarche comme base de notre pratique martiale.  En tant que pratiquants, nous apprenons des techniques de combat et de défense mais elles n’ont aucune importance sans la philosophie qui est leur source ; sans la culture qui est leur complément et un moyen d’orienter notre mental vers le beau, le vrai, le bon et le juste ; sans l’action dans la cité qui est la raison d’être du philosophe ou de l’artiste martial qui incarne parfaitement cet esprit chevaleresque.

L’art martial est la voie qui permet de se découvrir soi même et de se construire en tant qu’être humain afin de vivre une vie pleine et heureuse.

– Me Nobuyoshi Tamura

Les bons conseils pénètrent jusqu’au cœur du sage, ils ne font que traverser l’oreille des méchants.

– proverbe japonais

Voir est plus important que de regarder.

– Musashi